Vendredi 18 Juillet - QUAND SCINTILLENT LES GLACIERS...

Etape du jour = 357 Kms

Petite grasse matinée ce matin jusqu'à 7H30 - Nous décidons de ne pas nous presser puisque nous n'avons qu'une étape de 350 bornes à faire entre Valdez et le Manatuska glacier. La nuit fut bonne au "House On the Rock" - parce que l'homme construit sa maison sur le rocher et non sur le sable… Principe biblique qui nous a fait craindre de tomber sur une évangéliste convaincue. Nous n'en sommes pas loin en découvrant notre hôtesse, une Californienne de la classe moyenne au sourire emprunté et béat qui appelle son Fils : Josuah!!!  Par contre rien à dire sur le confort et les "amenities" mis à notre disposition. La connexion étant bonne nous en profitons pour mettre en ligne l'article précédent sur notre croisière. 

Puis, tranquillement nous allons faire QQ courses de réapprovisionnement, le plein d'essence et, en sortant du supermarché, surprise, le vent qui s'est levé a chassé les nuages. C'est donc sous un beau ciel bleu dans lequel s'effilochent les derniers voiles de nuages que nous réempruntons la "Richardson highway". 

Les paysages sublimes s'enchainent à chaque sortie de vallée, tels les pages d'un bel album : Worthington Glacier, le Shugah Range, la Thompson Pass, la Copper River et son lit vert opaque coloré par les sédiments des glaciers…

Avec le soleil revenu le thermomètre s'affole et grimpe inconsidérément jusqu'à frôler les 21°!!!

A Glennallen nous prenons la Glenn Highway direction Palmer et Anchorage. 

Puis, séquence "rencontre de la journée", (BB raconte) 

nous stoppons au "Basin Liquor Store" sur la route, remarquable par ses topiaires (arbustes taillés en boules).

Par sécurité, nous en profitons pour "refaire le niveau" de notre stock de Gin… on ne sait jamais, il ne faudrait pas tomber en panne, l'apéro…c'est sacré !

là, un vieille femme aux bajoues de hamster et aux yeux bleus délavés par les années sort en trombe de l'arrière boutique, et me demande de bien fermer la porte, à cause des moustiques… là elle se plaint de la chaleur (effectivement, 23°!!), et part dans ses souvenirs de jeunesse…. et raconte qu'il y a longtemps, elle participait aux moissons dans une équipe d'ouvriers agricoles, dans les états fermiers du sud des états unis, elle se souvient de ces chaleurs incroyables, des longues tablées plus grandes que ce magasin qui accueillaient les ouvriers agricoles pour le diner, tous ces jeunes hommes qui enlevaient leurs chemise parce qu'il faisait trop chaud, oulala, je cite…

quel personnage, dommage tout allait trop vite, j'aurais voulu l'enregistrer !!!! vous savez, un peu comme dans le clip formidable de James Blunt ou il traverse en moto le Grand Ouest et rencontre des gens sur la route… c'était tout à fait l'ambiance… je vous le recommande.

bref, après 10 minutes de monologue, elle termine en disant, "bon, c'est pas tout ça, j'arrête mes bavardages, que puis-je pour vous mes petits" c'est pas mignon ça ???

nous sommes repartis heureux avec notre bouteille de bombay (pas saphir cette fois ci, pour les connaisseurs, dont un certain Aurélien I.).

Hub reprend :

Sur la route d'Anchorage nous traversons encore une fois pendant des dizaines de miles une forêt boréale, tapissant à l'infini  les vallées jusqu'aux contreforts des glaciers.

La forêt boréale, composée d'essences résistantes aux grands froids : épinettes, bouleaux et trembles, peut apparaître avec une densité totalement impénétrable ou au contraire très clairsemée. Les troncs sont assez minces, les branches ont peu d'amplitude et la forêt a une croissance lente. Cela est du  au fait que les racines ne peuvent se ramifier en profondeur, bloquées très vite par le permafrost.

Nous imaginons les premiers explorateurs chargés par l'armée de tracer des routes, s'enfonçant au hasard dans ces forêts sans en voir la fin…

Vers la fin de l'étape nous apercevons le glacier Manatuska qui dévale d'une haute montagne comme un trop plein de glace rejeté et qui se désintègre dans la vallée du même nom. Comme pour les autres, Le gigantesque glacier a hélas pas mal perdu de sa puissance et de sa superficie ces 20 dernières années. Les moraines chaotiques de terres noires et rochers qui le longent en sont la meilleure preuve.

Nous arrivons en Fin d'AM chez Dan et Sandy (Homestead guest cabine) qui nous réservent un accueil  amical et sincère comme nous les aimons. Ils possèdent une splendide  propriété dans la montagne boisée (Ca tombe bien Dan est bucheron en hiver et à la scierie du coin l'été). Un couple simple et attentionné comme le montrera la "petite cabane dans la forêt", où tout a été pensé pour le confort des guests. En faisant une connaissance plus approfondie de Dan, je ne peux m'empêcher de penser à mon Ami André Tchich = même physique taillé dans un sandwich de chômeur, même chaleur et même lumière dans les yeux et dans le sourire, et surtout un "homme de la nature" qui ne se prend pas la tête…

Le chalet est superbe, nous sommes seuls perdus dans les bois, attendant désespérant la  visite d'un "moose"…!!!

 Mon cher Fred, un grand merci pour tous tes commentaires si plein d'amour. Je sais que nous partagions le rêve identique de nous perdre au bout de ces si belles routes que nous offre l'Alaska; nous ressentons les mêmes vibrations pour ces terres de liberté qui ne se dévoilent qu'à ceux ou à celles qui les aiment, qui se laissent pénétrer par l'énergie bienfaisante d'un soleil de minuit ou d'un glacier… J'aimerais tant que nos yeux se transforment en caméras "go-pro" connectées en permanence à Bourgoin pour t'insuffler tout le bonheur d'être ici et là, tout simplement.

Henri et Arlette , poursuivez dans cet humour impeccable qui nous ravit; nous avons bien besoin de cette "french ironie", au pays des gens qui manquent plutôt de fantaisie….

Merci aussi à Tous ceux qui nous ont rejoint et qui nous suivent jour après jour; votre présence avec Nous et avec nos Anges nous rassérène  dans les moments difficiles, et découvrir vos commentaires est toujours un instant particulièrement savoureux.