Ce matin lever à 5H30 car briefing sur le quai à 6H30 pour départ 7H00. J'ai hésité à confirmer cette partie de pêche en mer au vu de l'heure du départ, mais bon après tout je ne vivrai cette expérience peut-être qu'une fois dans mon existence donc, pourquoi pas??
Notre gros chalet au "Ship captain's view" est vraiment confortable, la vue sur le Cook Inlet bordée par la chaîne des volcans du Katmaï est tout simplement magnifique.
Bien 6H40, j'embraque sur le "Spirit" gentiment accueilli par le captain et son équipage, manifestement je suis un des derniers car la cabine est bondée.
Je signe "comme d'hab" quelque décharges de responsabilité, au cas où le bateau coule, ou que je me fasse arracher un oeil par un hameçon… Sont gentils ces Ricains, s'imaginent que parce que j'ai signé une décharge en cas d'accident ils ne risquent plus rien… Feraient mieux de faire signer ça à tous les clients des Mac Donald et autres ignominies "culinaires" qui foisonnent dans ce pays, car les risques sont bien plus importants….!!!
Je signe "comme d'hab" quelque décharges de responsabilité, au cas où le bateau coule, ou que je me fasse arracher un oeil par un hameçon… Sont gentils ces Ricains, s'imaginent que parce que j'ai signé une décharge en cas d'accident ils ne risquent plus rien… Feraient mieux de faire signer ça à tous les clients des Mac Donald et autres ignominies "culinaires" qui foisonnent dans ce pays, car les risques sont bien plus importants….!!!
Nous sortons lentement du port et, après quelques minutes de navigation, en quittant l'abri de la baie de Kashemak, nous pénètrons dans les eaux tumultueuses du gigantesque estuaire. Je me suis installé tranquille sur le pont supérieur, protégé du vent par la cabine de pilotage et admire sereinement les volcans majestueux déversant leur fleuve de glace, pdt que 2 autres couples se roulent des pelles avec l'acharnement des nouveaux amants.
En rentrant dans le Cook Inlet (310 Kms de long, qd même une autre échelle que l'estuaire de la Gironde..), la houle se fait plus dense, les vagues se durcissent et les embruns fouettent le pont supérieur. Les amoureux, en commençant à verdir, doivent trouver un gout étrange à leur "ébats" et rejoignent la cabine surchauffée et surpeuplée…
Après 2 heures de navigation et un petit roupillon pour passer le temps, nous stoppons en plein milieu de l'estuaire et jetons l'ancre. Je rejoint le pont inférieur où une trentaine de cannes à pêche, alourdies avec des gros morceaux de poisson sont préparées à notre intention.
Démonstration d'utilisation du matos par le Captain, qui me tend la canne et me souhaite "d'enjoyer ma pêche"… Je commence donc à la poupe du Spirit avec 2 gars tout pres de moi. J'ai pas encore achevé de dévider mon moulinet que le Gars de droite se met à pousser un glapissement de bonheur et, après quelques minutes d'effort pour remonter la ligne, sort un monstrueux flétan; pdt qu'il s'escrimait en gloussant, le Gars de gauche glapit et trépigne lui aussi et sort un non moins énorme "halibut". Et Moi, pendant ce temps, comme d'hab, rien, nada, nothing… Je remonte ma ligne pour constater que mon appât a été bouffé sans que je m'en rende compte, pendant qu'autour de moi les cris de joie continuent et que les Mecs sortent des poissons à la chaîne. J'hallucine, voila pourquoi j'hésitais tant sans l'avouer à BB.
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Bon on me remet une autre moitié de poisson, la tête cette fois, et on me relègue à la proue, la où le bastingage est le plus bas et où je manque de passer per dessus bord en tirant sur ma canne alourdie par un gros plomb et le bout de "poiscaille" qui va encore certainement nourrir une flopée de poissons ravis.
Au début j'ai pris ça comme une punition et commence à mémoriser en anglais mon juste mécontentement, qd on me fait avancer et qu'un autre prend ma place sur la coursive. Ca y est j'ai compris, pour éviter que les lignes s'emmêlent (nous sommes qd même une trentaine de gonzes alignés comme au casse pipe…), chaque fois que l'on remonte sa ligne soit parce qu'on a chopé un flétan (pour les autres), soit parce qu'on s'est fait bouffer son appât (pour Moi) on se remet à la première place de la proue pour relancer sa ligne en dernier. Bon ça ne marche pas à tous les coups car soudain ma ligne se tord et prend l'inclinaison annonciatrice de mon futur glapissement….. Putain j'y crois pas j'ai chopé un poisson, ça y est j'ai vaincu le signe indien… Ivre de joie, je m'escrime sur mon moulinet, 5 minutes d'efforts et de satisfaction contenue, pour constater que ma ligne s'était emmêlée avec celle d'un autre qui, lui en avait un… L'Enculé de sa race…!!!
Le temps passe, les flétans sortent régulièrement et remplissent les glacières. J'ai alors l'idée, après le quatrième appât bouffé et le 4ème retour à la proue, de pêcher en eau plus profonde et donc de dévider entièrement mon moulinet.
ET PUIS, ET PUIS, la canne se tord à nouveau et enfin je sors de l'eau mon PREMIER HALIBUT!!!! Yeeeeeeeessssss. Je pense de suite à mes 2 Anges qui ont bien du se marrer à me voir pester et râler et qui ont fini par avoir pitié de Moi.
En m'aidant à sortir mon flétan, le "Gars de la marine" le mesure et commence à hésiter et à me bredouiller quelque chose. C'est vrai que par rapport aux autres il n'est pas très grand. Je lui murmure gentiment que "s'il rejette mon flétan, il part avec…." (You throw it, you follow it…) Finalement mon poisson rejoint la glacière avec son attache plastique qui l'identifie comme le mien. Comme on a droit chacun à 2 prises, les Gars me convainquent de remettre ça. Bon, finalement, je m'arqueboute sur ma canne jusqu'au signal de fin de la partie, alors que depuis longtemps les rangs des pêcheurs se sont clairsemés. Ce sera peine perdue. Au prix de la sortie cela fait très cher le kilo de flétan. D'un autre côté je fais contre mauvaise fortune bon coeur, en me disant que n'ayant pas de congélateur je ne sais pas ce que j'aurais fait d'un second poisson….
Pendant le retour l'équipage écaille, évide et découpe en filets les flétans péchés. J'ai rejoint ma place sur le pont supérieur et m'amuse à photographier le ballet des mouettes se "goinfrant" des entrailles de nos poissons.
En fumant une clope avec le Captain, qui m'a à la bonne, j'apprends que dans le Cook Inlet l'amplitude des marées et d'environ 10 mètres toutes les 6 heures. Que pendant l'hiver beaucoup d'endroits sont recouverts de glace, mais que la navigation se poursuit. Sa Soeur a étudié à Aix en Provence, il a donc visité la France et il particulièrement aimé Chamonix pour le Ski, et Tours pour les Châteaux de la Loire…
Voila, en débarquant nous nous sommes longuement serrés la main en nous souhaitant mutuellement le meilleur, puis l'équipage nous a distribué nos sacs remplis de filets. Inutile de préciser que le mien était facilement reconnaissable car le plus petit… BB m'attendait telle une épouse de marin qui revient d'une campagne de pêche…..
D'un grand geste typiquement masculin, j'ai mis mon sac (photo) sur l'épaule comme font tous les "Gars de la marine" en quittant le bord, tout juste si j'ai pas adopté leur démarche de guingois et nous sommes rentrés dans notre havre de tranquillité.
D'un grand geste typiquement masculin, j'ai mis mon sac (photo) sur l'épaule comme font tous les "Gars de la marine" en quittant le bord, tout juste si j'ai pas adopté leur démarche de guingois et nous sommes rentrés dans notre havre de tranquillité.
Après midi à buller, à mettre en ligne les 2 articles précédents et à prendre de vos nouvelles grâce à vos commentaires.
BB nous fait griller au BBQ ces magnifiques filets (la moitié offerte à notre charmant hote Richard, personnage haut en couleur, irlando-californien échoué à Homer pour "le calme") avec une petite sauce tomates poivrons frais. un régal.
Ah, j'oubliais, depuis quelques jours le "Grand Garçon" a réservé ses billets d'avion, et nous rejoindra à Fairbanks pour achever ce périple avec Nous. YES!!!
Bises à Toutes et à Tous.
Depuis le début je prends sur moi, mais là.. lààààààààà c'est plus possible.
RépondreSupprimerHubert à la pêche??? c'est sûr ils ont dû se marrer!!! Comment te dire, peut-être c'est une connerie, mais à la pêche, la ligne, c'est dans l'eau qu'il faut la mettre, pas à côté.Et puis çà se surveille une ligne, plus tôt que de regarder les mouches voler!! (je dis çà encore je suis gentil!!) quant aux autres qui s'embrassaient, soit pas envieux ton tour viendra....un jour!!
J'imagine bien ta démarche du vieux loup de mer avec son sac à dos sur l'épaule....On a bien rigolé !! Ils étaient bons au moins ces poissons????
On vous embrasse avec tout notre affection.
Arlette et Henri
C'est le Captain en polaire guacamole? C'est sur que de l'avoir à la bonne c'est mieux....Très beau cliché de la mouette (non rieuse..) J'adore!! Rassure toi mon beauf, j'avais fait la ce genre de périple en Guadeloupe avec trois potes pour pêcher le Marlin...Sacré bestiaux....Je fût le seul à avoir pêché peau de balle...Idem! Bon pas prêt pour la vie sauvage en gros...Je ne vous jette pas la pierre, pierre...Super tranche de vie, et de bonheur. Eric et bonnie viennent de partir de la maison, nous avons bien pensé à vous.Sous un très beau soleil de juillet, grillades et promenade en R8 ( Renault, pas Audi...) Le chien fidèle à suivi le coach, lui collant au train, comme à Hubert..Nous vous embrassons tendrement. PS Henri me fait mourir de rire. ;) Fred
RépondreSupprimerBravo pour ta pêche, c'est un bon début.
RépondreSupprimerBises à tous les deux.
Jean-Yves
Hubert à la pêche ,c'est sur que nos deux anges ont du bien rire, avec tous les mots qu'il à du dire!!!!!Mais il c'est bien débrouiller il est beau le flétan et vous avez du vous régalez ,un bon poisson tout frais.
RépondreSupprimerIçi il fait très chaud ,et pas le moral ,c'est très dur. De Gros bisous
SERGUEIETTE
Notre Caroline est arrivée, c'était la fête, barbecue, rosé, fromage, guitare sur la terrasse, chants caressés par la légère brise du soir. Ensuite, nous avons ouvert votre blog, morts de rire en lisant le passage de la pêche miraculeuse, les photos du bateau, de la mouette, du capitaine, de Hubert posant avec son poisson comme le père de Marcel Pagnol et ses bartavelles, fier comme Artaban ! Tu peux être fier Hubert, ce poisson il est vraiment très grand, et en plus c'était bon, Béatrice a dû aussi être très fière de toi ! Et nos anges ont bien dû se marrer à en perdre leurs ailes ! Bisous de nous quatre
RépondreSupprimerAprès une panne de connexion du à de violents orages, nous Revoilà!!
RépondreSupprimerOn a commencé par le dernier article reçu et on est pas déçu!! On a bien rigolé! Pour la pêche, Redha a dit "tu es aussi doué que pour le bâtiment, pas étonnant que tu en as eu qu'un et bien sur le plus petit"!!! On va continuer de lire vos articles, car nous avons aperçus de très belles photos d'ours bruns. A bientôt les amis, on vous embrasse bien fort
C&R
Oh la la.... j'en connais un qui aurait bien aimé te voir pêcher... et pas pour se moquer, non, pour se sentir moins seul car la pêche miraculeuse chez nous c'est souvent chez le poissonnier !!!! Bravo pour ta prise, j'adore le Flétan ! L'image de Béa sur le quai... pour t'accueillir après 3 longs mois de mer (oops.. 3 longues heures...!!!) IN YOUR DREAMS !!! pour une fois que l'homme ramène de quoi manger !!! (English humour of course...) Keep 'em coming ;) xx
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