Dimanche 3 Août
Etape du jour = 576 Kms - Depuis le départ = 5.260 Kms
Ce dimanche nous nous réveillons vers 6H30 sous un beau ciel bleu. La veille avant d'aller au saloon, nous avions débarrasser le "Pathfinder" de sa couche de boue. Notre "Bonanza Gold Motel" était parfait pour une bonne nuit de repos.
Au vu de la belle lumière nous remontons au Dome pour rephotographier les boucles du Yukon. Ce fleuve est absolument magnifique d'où qu'on le contemple et je ne me lasse pas de l'admirer, ça tombe bien, Notre étape du dimanche plein sud vers Whitehorse nous fera remonter le cours du fleuve majestueux.
Route globalement sans trop d'intérêt au niveau des paysages, excepté quelques "overlooks" sur le Yukon. Beaucoup de zones en travaux qui nous auraient pas mal retardé un jour de semaine. Mais aujourd'hui c'est le jour du seigneur les "petits hommes orange" du Yukon sont à la maison, peu de circulation et donc tout baigne!!!!
Après avoir effectué le premier tiers au milieu de forêts boréales, dont les arbres (épinettes et peupliers pour la plupart) cachent la vue et les perspectives, nous longeons pendant des dizaines de Kms, des lacs immenses qui, pourtant, ne sont que des points ou des vagues traits sur notre carte. La démesure de ce continent nous surprendra toujours.. Nous retrouvons souvent le Yukon qui a l'immense avantage d'être navigable sur tout son cours.
En poursuivant notre route sur Whitehorse nous remontons la trace des chercheurs d'or du Klondike. Tous ces pauvres Gars qui ont creusé et défiguré inexorablement les vallées du Klondike, de la Bonanza, de la Stewart, de la Blackstone…. En final, certains ont compris rapidement qu'il fallait plus que la sueur, les bras et les pioches pour venir à bout des filons profonds du Klondike et s'enrichir rapidement.
Deux sociétés dont " la Yukon Gold Mining Cie" ont investi massivement des sommes colossales pour draguer en profondeur le lit des rivières. Elles commencèrent par racheter à vil prix les "claims" des perdants, Dieu sait qu'ils furent nombreux, puis recrutèrent une armée de mineurs, pour la plupart des prospecteurs malchanceux, et firent venir ces fameuses dragues (Dredges) gigantesques.
À l’époque où les dragues ont commencé à broyer les vallées du Klondike, l’or qui était facilement accessible par l’abattage à la pioche avait été entièrement retiré. L’or fin qui restait était dispersé dans le gravier, généralement près du substratum rocheux et en concentration trop faible pour qu’on puisse l’extraire à la pioche. Les dragues étaient cependant très efficaces : avec une seule drague, 12 hommes pouvaient effectuer le travail de 1 000 mineurs solitaires!
La drague, méthode "industrielle", ne pouvait être mise en oeuvre qu'après une longue préparation du terrain : d'abord éliminer la végétation, les cabanes, voire les maisons ou les villages, ensuite "dégeler" le permafrost jusqu'à la roche avec des techniques d'injection d'eau sous pression…
Si les vallées du Klondike étaient déjà défigurées par les chercheurs d'or, avec les dragues, elles ont été "achevées" à jamais. Sur la piste qui mène à la drague 4, comme sur toutes les routes de la région, ce ne sont que monstrueux monticules de graviers lavés et rejetés, certains aussi élevés que des collines qui étendent leur immenses tentacules inertes. Totalement détruits, les paysages, les vallées encaissés, les rivières cristallines disparaissent sous ces dunes de pierres, d'où commencent à émerger après 45 années quelques arbustes.
L'exploitation massive de l'or dans le Klondike s'est définitivement arrêtée en 1969. Encore maintenant, à l'instar de nos 3 collègues de "Chicken", des aventuriers, animés par une foi qui ferait passer le "Dalaï Lama" pour un agnostique, s'échinent à extirper les dernières poussières d'or de la terre du Klondike….
Reprenons le cours de notre étape : quelques kilomètres de route ensoleillée, un porc-épic nous passe devant, puis c'est autour d'un renard à la belle queue déployée de traverser tranquillement; et puis, et enfin, sur le bas côté arrive Casimir, splendide ours noir dont le "gloubi - boulgar" de ce dimanche réside en des grappes entières de framboises des bois qu'il engloutit en nous regardant de temps en temps.
Le premier "black Bear" pour Aurélien, donc nous restons un long moment à assister au breakfast de Casimir, observant sa démarche et sa gestuelle "Fantaaaastic" et ses mimiques "so cuuuuute….!!!".
Pique nique devant les "five flngers", seules rapides sur le Yukon, tant redoutées par les immigrants sur leur frêle radeau de fortune.
Avant Whitehorse, arrêt au "Lake Laberge", une pensée pour notre ami Jean-Louis L, dont l'aïeul, géographe voyageur et explorateur du milieu du 19ème siècle aurait exploré l'ensemble du Yukon de sa source à son embouchure et a donné son Nom au Lac.
A Whitehorse, nous nous empressons d'aller sur les berges du Yukon afin de pouvoir visiter le splendide "Steamer à aubes" = SS Klondike. C'était le plus gros vapeur à roue arrière à sillonner le cours supérieur du fleuve Yukon. Construit en 1929, il est resté en service jusqu'en 1955 et fut le dernier des steamers sur le Yukon.
Les vapeurs eurent un rôle crucial sur le bassin du Yukon pendant près d'un siècle, seuls moyen d'alimenter et de drainer tout le développement du à la Fièvre de l'or, mais aussi aux mines d'argent, de cuivre de la région, du commerces de fourrures, de bois..;
Tous les camps miniers dépendaient de l'approvisionnement de ces bateaux.
Le SS Klondike pouvait charger jusqu'à 300 tonnes de marchandises plus 75 passagers et 23 membres d'équipage, avec un tirant d'eau d'un mètre seulement (fond plat). Les compagnies se "partageaient" la navigation sur le Yukon, permettant de remonter au Nord jusqu'à l'embouchure du fleuve dans la Mer de Bering !
Le bateau est merveilleusement bien reconstitué "dans son jus", et Aurélien sonne la cloche, nous sommes prêts au départ….
Après un petit détour par MileCanyon (autre joli point de vue sur le Yukon) nous terminons cette belle journée par du saumon grillé et des ribs dans un restaurant installé dans une des plus vieilles "cabanes" de White Horse.
Nous sommes heureux d'admirer ces photos, de nouvelles lumières, un nouvel ami Casimir, dommage que le porc épic et le renard étaient pressés, on aurait aimé les admirer. Aurélien le BEAU sonneur de cloche ! Savourez encore ces moments de bonheur, bons baisers de nous quatre
RépondreSupprimerGros bisous et merci à vous trois pour ces commentaires qui font rêver.
RépondreSupprimerJean-Yves
Je connais bien à travers mes émissions sur National Géo la vie de ces chercheurs d'or du Klondike... Cela me fait un effet "boeuf" lol, de vous savoir en ces terres de rêves...Le ciel est magnifique, et ce Vapeur est splendide....Comme l’embarcadère.. Vos photos sont splendides...Nous passons un très bon moment a La Rochelle, beaucoup de vélo, promenades, et nous nous vidons la tête aussi...Cela fait du bien...C'est de plus très particulier de résider dans la maison du frère, ce qui nous offre une grande liberté. Canard et Canette sont également de la partie, hôtes de papa maman. Bref beaucoup de bonheur, que nous partageons avec vous. Sous le soleil...sous le soleil..pas à coté..Exactement ! Bichaime les chéris et merci encore pour ce carnet de route qui double notre plaisir de vacances...Nous aimons très fort...<3
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