vendredi 1 août 2014

ALASKA BYWAY…….TERMINUS PRUDHOE BAY

Mardi 29 Juillet

Brooks Range

Lever 5H00 du mat', pour être au hard office de Northern Alaska Tours à 6H30  - Pesage des sacs OK on dépasse un peu mais c'est bon et décollage dès 7H00 à bord d'un "Piper 350 Aircraft" (précision pour les puristes de ma belle famille…). 

De suite nous survolons l'immense forêt boréale qui cerne Fairbanks, puis 20 minutes après nous traversons le Yukon. Fleuve comme un autre pour la plupart, rivière mythique d'aventures, de combats avec la nature et les éléments à la recherche d'une pépite d'or… Toutes ces histoires qui peuplaient mes rêves d'enfants, dévorant les récits de la bibliothèque verte (les récits de Jack London), où les "Bons" finissaient toujours pas gagner, où les chercheurs finissaient pas trouver le filon qui changerait leur vie, où Lucky Luke poursuivait les Dalton dans le Klondike (les Dalton dans le blizzard)… Dans le Grand Nord de mon enfance le YUKON était le véritable héros; ce fleuve qui prend sa source au nord de la Colombie britannique vers Teslin, et qui s'achève dans la mer de Béring, ce fleuve dont l'immense bassin hydrographique couvre le Yukon, et la moitié de l'Alaska. 


Nous survolons la splendide "Brook Range" dernière chaine de montagne avant l'océan arctique et prémices des Rocky Mountains plus au sud.
2H30 de vol et nous sommes en approche de "Dead Horse" nommé aussi "Prudhoe Bay". Sous un ciel particulièrement gris nous survolons un immense méandre marécageux où eaux de mer, eaux douces et eaux stagnantes se mélangent sur un décor plat comme les seins de Jane Birkin…L'océan arctique est terne et des morceaux d'iceberg, vestiges de la banquise proche, projettent sur la mer grise quelques reflets argentés.

DeadHorse, Prudhoe Bay
Vue d'en haut, Dead horse n'invite pas à une douce rêverie estivale; ce n'est qu'un ensemble de baraquements ternes en préfabriqué éparpillés sur la vaste plaine et dominés par les derricks bleus des puits de pétrole. Nous atterrissons dans le fief de BP et Exxon Mobil, qui se partagent pour la plus grande partie l'immense zone d'extraction pétrolifère.  

Une certitude immédiate en traversant "BP City" : industrie pétrolière et architecture urbaine sont aux antipodes l'un de l'autre…
Un vent glacial souffle de l'océan, je regarde le plafond et n'aperçois aucune éclaircie à l'horizon, tout est uniformément gris et manifestement le coin s'approche plus du "Ass-hole" que d'un centre de villégiature. 
Nous empruntons une piste de terre gravillonnée posée comme toutes les autres, ainsi que les lieux de construction sur un remblai d'un mètre cinquante. Les 5000 travailleurs du site vivent dans des baraquements mobiles montés sur des gros patins, reliés entre eux par des sas; on peut en peu de temps construire d'immenses dortoirs dont les bras comme des tentacules s'étendraient en angles perpendiculaires à l'infini. 
notre hotel 5 étoiles dans le Grand Nord...

Tous les engins de chantier sont montés sur des chenilles comme dans les films. Un baraquement longitudinal aussi vieux et moche que les autres : c'est notre hôtel et le restaurant en face. Les toilettes sont depuis peu dans un morceau collé en perpendiculaire….Avant il fallait sortir dans la boue et le vent; en été passe encore, mais en Hiver par - 40….??? Nous n'osons pas regarder les avis sur "Trip advisor" avant de prendre possession de notre "piaule". 

Ici les gars effectuent des rotations bi-hebdomadaires et sont super bien payés; il le faut pour bosser dans ce coin dans ces conditions extrêmes. En plus du salaire attractif, ils sont également nourris-logés et les vols pour Fairbanks ou Anchorage sont pris en charge.
L'or noir coule à flot et Prudhoe Bay est le plus gros gisement des USA; l'extraction a débuté en 1977 qd le pipe line qui conduit le pétrole à Valdez sur 1264 Kms a été achevé. Les champs d'extraction s'étendent sur des milliers d'hectares, à l'instar des tours de forage montées sur roues, toutes les installations sont mobiles afin de suivre les nouveaux puits lorsque qu'on découvre de nouvelles nappes.


Le pétrole sort sous pression, mélangé avec du gaz et de l'eau; puis il est purifié et séparé des éléments indésirables en usine; gaz et eaux sont alors ré-infltrés en profondeur afin de maintenir la pression naturelle.

La "ruée" vers l'or noir est une source de richesse intarissable pour l'Alaska; les investissements colossaux réalisés par les Compagnies démontrent, s'il en était encore besoin, le niveau de profits que réalisent ces compagnies géantes. Il faut savoir que le Pipe line (payé conjointement par BP et Exxon) a été amorti en à peine 3 ans d'exploitation….
Ici les "Pick-up" ont la calandre protégés par 1 housse épaisse, tenue par des boutons pression, qui permettent de passer l'été avec une partie de la calandre découverte en "V". J'imagine la froidure du bled qui gèlerait un moteur même en marche… Pour les autres, il existe les "Outlets", immenses portiques fixé au dessus des parkings, d'où pendent des câbles électriques où se connectent les locaux pendant la nuit afin de maintenir batteries et démarreurs hors gel… C'est réellement un "autre monde"!!!
Certaines pistes n'existent que pendant l'hiver, lorsque neige et glace recouvrent la toundra les gars construisent sur des dizaines de Kms des "pistes de glaces" utilisées par les plus lourds "over size". Qd l'été revient et que la toundra marécageuse reprend ses droits, l'avion reste le seul moyen de communication.
En milieu d'AM nous retraversons le "champ de boue" pour emprunter un bus conduit par un "native" rondouillard et hilare qui nous conduit au bord de l'océan arctique. La zone est protégée, pas le droit de descendre du bus pour faire des photos, il faut avoir son passeport avec soi, QQ checks point… Ah ces amerlos et leur paranoïa ridicule….


Enfin une trentaine de kilomètres après et nous arrivons au bord de l'océan, au bout d'une jetée artificielle…Là, dans ce décor sinistre et glacial, une émotion particulière nous étreint = voila nous sommes arrivés au bout de la route….Après il n'y a que l'océan et la banquise qui le recouvre, plus de route pour pousser plus au Nord, à l'Ouest ou à l'Est. Le seul échappatoire c'est par le Sud. Ici on ne peut faire que demi tour. Notre rêve se réalise, nous regardons au Nord d'où nait l'Etoile.
Au de la de cet océan grisâtre et parsemé d'icebergs, il n'y a que de la glace hostile; un paradis blanc pour les ours polaires, un enfer de désolation pour Nous. Et pourtant, nous ressentons une vague d'émotion tandis que nos pieds et nos mollets, baignés par l'océan glacial, commencent à "geler"….
Et puis, et puis une trouée de ciel bleu, un rayon de lumière comme pour nous accueillir, comme pour éclairer notre petit autel, juste pour réchauffer nos coeurs en lambeaux.
Les flammèches face à l'océan éclairent timidement le sable gris. Nos étoiles sont venues du Nord, Serge et Guigui sont la et avec eux Tous ceux qui nous manquent tant, si présents dans nos coeurs. 
J'hume l'air glacé regarde l'horizon qui s'est éclairci, quel étrange endroit et quel étrange moment. Ce rituel nous fait du bien, que par nos yeux ils voient et que par notre amour nous soyons toujours réunis.
Nous essuyons nos larmes, l'éclaircie se referme et il nous faut faire demi-tout et repartir.




4 commentaires:

  1. Nous aussi nous pensons très fort à vous et sommes tous avec vous......toujours.............

    A très bientôt...

    Avec tout notre affection.

    Arlette et Henri

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  2. Nous avions les mêmes lectures Hubert, et le souvenir des romans du grand Jack ajoute un frisson supplémentaire à ce beau voyage dans le Far North ! Plus qu'un jour et nous y remontons aussi !

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  3. Nous avons beaucoup aimé le vol et sa description, l'émotion de voir l'image de lectures de jeunesse, et puis un autre monde, pour finir au bout du monde, nous avons lu ce passage avec les larmes pleins les yeux. Nous vous envoyons toute la chaleur de notre tendresse et de bons baisers.

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  4. Au bout du monde et un petit coin de ciel qui s'élluminent ils sont bien avec vous nos deux anges qu'ont aiment tant et qui noos manquent tellement. Gros bisous pleins pleins de larmes je vous aime
    SERGUEIETTE

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